JACK DE MARSEILLE

JACK DE MARSEILLE

WHO’S THAT JACK ?

Jack de Marseille, de son vrai nom Jacques Garrotta, est né le 19 décembre 1965.
Il vit à Marseille.

Connu avant tout comme pionnier de la musique électronique, il a contribué, dès la fin des années 80, à l’émergence de la scène électronique française. Le succès de ses sets lui valent d’être élu meilleur DJ français en 1998 par Coda, premier magazine consacré exclusivement aux musiques et cultures électroniques depuis 1996. L’année suivante, c’est Trax qui le classe numéro un.

Souvent estampillé, de manière réductrice, « DJ house », Jack de Marseille pose problème aux gens qui cherchent à le cataloguer. En écoutant ses sets aux influences multiples, reconnaissables entre tous, on comprend qu’il résiste à toute nomenclature. Son identité est marquée par l’énergie des rythmes et des couleurs qu’il juxtapose, mixe, fond et dynamite en réponse au dancefloor, qu’il considère comme le cœur, la destination de sa musique. Une sensibilité exacerbée mais aussi profonde, à fleur de peau, révélée par des accents deep plus doux, plus sensuels.


JOUER AVEC LES LIMITES…

Refusant d’être catégorisé, Jack joue avec les limites. De la même manière qu’il a toujours révélé un penchant pour les sports extrêmes, tels que le ski acrobatique qu’il pratiquait assidûment ; ou les sports pratiqués à l’extrême, comme le tennis, dont il a d’ailleurs abandonné l’enseignement pour pouvoir se consacrer exclusivement à la musique. 


INFLUENCES…

C’est sûrement cette énergie qu’il mobilise dans le sport, qui l’électrise dans la musique de certains artistes. Ainsi, le premier album qu’il achète est l’historique "Supernature" de Cerrone. L’inventeur du disco le séduit alors autant parce qu’il fait danser les foules que parce qu’il vient de créer une rythmique annonçant celle des premières musiques synthétiques, prémisse à la house music. On est au début des années 80 et Jack de Marseille est aussi un inconditionnel de Grandmaster Flash, l’inventeur du cut et surtout le premier DJ à faire de ses platines des instruments à part entière.

Et si, curieusement, il est marqué par l’énergie musicale et les talents scéniques de certains groupes de hard rock tels que Rose Tatoo et Van Halen, il s’intéresse aussi à d’autres comme Nitzer Ebb –en électro body music- qui, déjà, n’hésitent pas à déformer, à dénaturer le son de leurs instruments. C’est ce punch et ce penchant jubilatoire pour les sons trafiqués que l’on retrouve lors de ses premières prestations. Mais, s’il apprécie le caractère expérimental de musiques telles que peut en composer Aphex Twin, c’est avant tout la mélodie qu’il privilégie.

Il est ainsi autant séduit, durant les années 80, par la voix et l’énergie d’un Bono (le chanteur de U2) que par l’explosion des musiques produites avec des boîtes à rythmes, des groupes pops comme Simple Minds, ou Soul II Soul, qui réinvente ses propres codes soul en s’en réappropriant les rythmes.

Il suit aussi de près le jeu d’échanges qui s’opère entre les places fortes américaines et la scène électronique européenne centrée sur Berlin. Sa musique se nourrit très rapidement des prémisses du hip-hop qu’il sent émerger dans l’électro-funk qu’Africa Bambaataa développe en s’inspirant d’artistes comme Kraftwerk.

C’est de cette diversité musicale qu’il fera une marque de fabrique de sa musique dès les débuts de sa carrière de DJ dès 1990. 


UN TOURNANT DÉCISIF…

En mai et juillet 1992, Jack co-organise les soirées Atomix à Marseille, à la Friche de la Belle de Mai. C’est la première fois qu’une rave party a droit de cité, et le succès de ces soirées est d’autant plus spectaculaire qu’ayant lieu en ville, elles sont accessibles au plus grand nombre. 

L’affluence est record, l’atmosphère surchauffée. La carrière de Jack de Marseille prend alors un tournant décisif après des interventions mémorables : c’est la première fois qu’il joue dans un événement hors club et devant une assemblée aussi nombreuse. Sa musique y trouve une amplitude complètement nouvelle et l’énergie de ses sets est décuplée.

Le buzz autour de ces soirées, au cours desquelles il rencontre Laurent Garnier, est tel qu’il est aussitôt contacté pour jouer aux Transmusicales de Rennes dès décembre 1992.


UNE CARRIÈRE QUI DÉCOLLE DANS LES PLUS GRANDS FESTIVALS…

Dès lors, il est booké dans plus grands évènements et festivals électroniques de la planète : Boréalis à Montpellier, Astropolis à Brest, Sonär à Barcelone, Dance Valley à Amsterdam, I love techno à Gand, Energy en Suisse, Soirées Mayday au Mexique et en Allemagne, Nature One et Timewarp en Allemagne aussi, Sziget à Budapest, Creamfields festival à Buenos Aires, Global Gathering en Angleterre, La Fiesta des Suds et Marsatac à Marseille…


ET LES PLUS GRANDS CLUBS :

Devenu incontournable, il multiplie les résidences et est invité dans les clubs les plus prestigieux : Le Rex et le Palace à Paris ; le Trésor et le Berghain à Berlin ; les Space, Pivilège, Amnésia et Pacha d’Ibiza ; le Roschteflager et le Weetamix en Suisse ; le Fuse à Bruxelles ; le Café d’Anvers ; les Ministry of Sound et Heaven de Londres ; The Arches à Glasgow ; The Area à Montreal ; le Love E Club à Sao Paulo ; le Volar à Honk Kong ; le Roxy à Prague ; le OTV à Zagreb ; le club IT, le Now and Wow, le Club More en Hollande ; Le Matis à Bologne ; Le Rachdingue, le Sale del Sel et le Ku en Espagne…


SUR LES ONDES…

Il est accueilli en résidence sur Radio FG, Couleur 3 (CH), Radio Grenouille (Marseille), et produit des mixes pour de nombreuses autres : Radio One (UK), Radio Bruxelles, France Inter, ainsi que pour des stations chinoise et russe…


ARTISTE ET MILITANT :

En 1998, Jack prend aussi part à la Techno Parade, organisée à Paris, à l’initiative de Jack Lang, sur le modèle de la Love Parade de Berlin, qui réunit 1,5 million de spectateurs et où il sera programmé en 1999 et 2000. Il réalise alors qu’il joue devant un des parterres les plus importants de sa carrière.

Il est d’ailleurs invité à être interviewé aux côtés du ministre durant le JT de France 2, à l’occasion de l’édition 2000 de la Techno Parade, s’affirmant ainsi autant comme un artiste, que comme un fervent activiste des musiques électroniques.
La Marche du Siècle lui avait déjà donné la parole en 1997, auprès de Junior Vasquez, célèbre résident du Tunnel Club de New York, lors d’une émission consacrée aux nouvelles tendances musicales. LCI l’associera plus tard à Eric Morand de Fcom (le label de Laurent Garnier) dans une série d’entretiens destinés à interroger la notion de culture électronique.

Et lorsqu’il est programmé en 1999 au Centre Georges Pompidou par Technopole, la fédération qui organise la Techno Parade, il réalise qu’il joue dans le temple de l’art institué, institutionnel, et que c’est une forme de reconnaissance pour tous les acteurs et défenseurs de la scène électronique internationale. Il n’aura de cesse d’en devenir l’ambassadeur, en jouant lors de la première fête de la musique chinoise à Canton en 2002 et en intégrant les programmations du réseau des Centres Culturels Français, à Johannesburg et Cap Town en Afrique du Sud, à Rio de Janeiro au Brésil. Il sera aussi un interlocuteur privilégié de la SACEM lors de débats organisés sur la question des droits d’auteur et des musiques électroniques. Il y défendra alors l’idée du musicien électronique comme artiste-auteur, bien au-delà du cliché réducteur du disc-jockey qui se contente de jouer et compiler la musique des autres.


CURIEUX, IL OSE…

Jack de Marseille aime intervenir en dehors des sentiers battus, pour promouvoir la musique qu’il défend en élargissant son champ d’action, et créer des passerelles entre media artistiques.

Élisabeth Rapetti qui travaillait auprès d’Agnès B, dont on connaît l’esprit d’ouverture et l’action en faveur des artistes, le met en contact, en 1999, avec Maryline Vigouroux, directrice de l’Institut de la Mode – Méditerranée, pôle de ressources unique en France, qui lui commandera le design sonore de défilés retraçant les parcours de couturiers aussi prestigieux que Paco Rabane et Jean-Charles de Castelbajac.

Toujours prêt à relever de nouveaux défis, Jack accepte aussi de composer un des titres de la bande originale de l’adaptation scénique du film Trainspotting, en 1997, sur laquelle Hardfloor et Carl Cox signent eux aussi un morceau.


PARTAGER SON OUVERTURE MUSICALE :

Cet esprit libre enrichit, au fil de ses voyages, une culture musicale qu’il aimerait partager d’avantage avec les autres, qu’ils soient musiciens ou amateurs. À Paris, et dès 1992, Jack est un fidèle client de BPM Records, magasin qui déniche et vend les galettes les plus pointues en musiques électroniques, grâce auquel il renforce, entre autres, son goût pour les scènes de Detroit et Chicago.

Conscient de la représentation minime de certains registres musicaux chez la plupart des disquaires -qui ne distribuent en électro bien souvent que les tendances techno-hardtech-, il ouvre Wax Records, son magasin de disques marseillais. De 1995 à 2003, il y distille l’éventail de styles le plus large possible, du trip hop à la drum’n bass en passant par la house et l’easy listening.


DE DJ À PRODUCTEUR

Fort de ces expériences multiples, il se décide à composer sa propre musique et produit ainsi, en 1997, Submerge, son premier titre, sur Ozone, le label de Oxia et Kiko, sur lequel ils furent aussi les premiers à signer The Hacker.

Cette nouvelle orientation de sa carrière motive la création de son label Wicked Music en 2001. Jack veut se donner les moyens de faire profiter de son succès en produisant d’autres artistes. Il signe, entre autres, EDP, David Carretta, Trisomie 21, 2 Rare People. En 2002, il sort aussi son premier album Free my music (Wicked Music / Wagram) qui s’écoulera à 16 500 exemplaires.

Les années suivantes sont denses. Jack de Marseille est booké aux quatre coins du monde et continue de produire de nombreux remixes pour des artistes aussi prestigieux qu’Audio Bullys, P.Diddy, Slow Train, The Advent, Anthony Rother. 2JACK4U (Wagram) et d’autres nombreuses compil mixées reflétant la diversité de ses orientations musicales sont aussi éditées sur son label. 


2006 : MARSEILLE, LE RETOUR AUX SOURCES…

En 2006, la pression d’une carrière internationale le ramène à Marseille où il retrouve à la fois ses attaches familiales, amicales, et une ville aussi métissée que sa musique. Ville qui l’a révélé en tant que DJ.

Rejouer dans de plus petites salles lui permet de construire de sets plus longs, plus progressifs, différents de ceux qu’il joue dans les grands clubs et festivals où il est limité par le temps.

Ainsi, il surprend tout le monde par l’originalité et la diversité des registres qu’il mêle lors de sa participation à Marsatac et à la Fiesta des Suds en 2006. C’est d’ailleurs cette modulation qui surprend son public en passant de rythmiques deep, à d’autres plus électro-hip hop et broken beat, composant une musique plus sombre, moins extravertie. Le séjour qu’il effectue alors au Sénégal joue un rôle important dans ce retour à des rythmes plus marqués et plus lents.

Enfin, la résidence qu’il effectue au Cabaret Aléatoire de la Friche de la Belle de Mai, en lui permettant de programmer des guests tels que D’Julz, David Carretta, Steve Rachmad, Damian Lazarus, Slam… témoignent de son esprit d’ouverture et de la richesse de sa musique.

Ce retour à un format temporel plus long dans lequel la musique prend le temps de s’épanouir, de transporter son public et de le faire redescendre, devient d’ailleurs l’étalon du nouvel album de Jack de Marseille. On retrouve dans Inner Visions, sorti le 16 mars 2009, ce sentiment d’unité de temps, de durance, dans les titres qui s’enchaînent sans coupure, en se fondant les uns dans les autres.


INNER VISION, CONCEPT ALBUM…

Produit avec la complicité de Sébastien Rexovice -ingénieur du son et ami de toujours- Inner Visions est conçu comme un voyage intérieur mélodique, inspiré, dans lequel l’artiste essaye de retrouver la diversité de sa culture musicale et la dynamique de ses DJ sets. Il y métisse ses constantes deep house et techno de Detroit, les rythmiques dub berlinoises, renoue même avec les voix sur un des titres… L’album propose aussi plusieurs niveaux d’écoute : très chill à bas régime, il révèle des accents dancefloor dès qu’on monte le volume, confirmant les talents de producteur de Jack de Marseille et son souci de bousculer les gens, de toucher les âmes et de faire danser les corps.

Pour asseoir l’univers dans lequel il cherche à nous immerger, Jack a tenu à créer des liens avec d’autres artistes pour que sa musique résonne par-delà les sons, dans les esprits. Dans la pochette du disque, Aline Soler pose en quelques vers l’écho du verbe en regard du travail du musicien, comme une manière de l’éclairer. La langue est concise, bute sur les mots, répète les rythmes... Le visuel de l’album, reproduisant une peinture de Vika Prokopaviciute, artiste russe, ouvre les portes d’un univers mental à la fois figuré et abstrait, coloré et inquiétant, stylé et psychédélique…

Il est là, sûrement, le champ ouvert par Jack de Marseille : proposer des destinations nouvelles de la production de musiques, satisfaire son public tout en déplaçant ses attentes pour l’emmener ailleurs, le faire rêver… Mais toujours en rythme...

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